Bataille d'Orthez - 27 février 1814

 

Accueil

Le lieu

Le récit

Les cartes

Les troupes

Les hommes

Les ordres/rapports

Les témoignages

Reliques et documents

Iconographie

Les ouvrages

Les liens

Contacts

 

Les unités préfectorales locales dans l'Armée des Pyrénées



Les Gardes Nationales

Le 16 mars 1813 un bataillon de la Garde Nationale des Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Ariège, Tarn et Garonne, Gers, Aude est mis en service actif en 1er ou 2ème ligne sur la frontière des Pyrénées.

 Le 5 avril 1813 un décret est promulgué réglant l’organisation de la Garde Nationale :

  • Membres : hommes de 20 à 60 ans
  • 20 à 40 ans regroupés par arrondissement dans des compagnies de Chasseurs et de Grenadiers pour le service actif
  • Remplacement possible avec taxe de 120 fr pour équipement (coût réel équipement : 1375 fr – Montalivet au Préfet du Gers 22 juin 1813) 

Le 15 mai 1813, Napoléon ordonne depuis Dresde que des Légions soient mises en activité.

  • 1 Légion à 3 cohortes pour la Hautes-Garonne
  • 1 Légion à 2 cohortes pour l’Ariège, l’Aude, les Pyrénées Orientales, le Gers, les Hautes et Basses-Pyrénées et le Tarn et Garonne
  • 1 Légion à 1 cohorte pour les Landes

Chaque cohorte est composée 2 compagnies de Chasseurs et 2 compagnies de Grenadiers de 150 hommes. Ces troupes doivent relever les Gardes Nationales en activités.

En fait les cohortes s’organisent en réduisant de 8 à 4 compagnies les bataillons de Gardes Nationaux existants et à défaut par le prélèvement sur les plus anciennes classes de la conscription.

En 1813, trois départements tenaient encore des bataillons aguerris Landes, Basses-Pyrénées et Hautes-Pyrénées.

Le département des Hautes-Pyrénées comptait 198 000 habitants. Au mois de juin 1813 une légion de 1200 hommes était levée (conscrits des classes 1807/1808).

Le 16 juin 1813, Clarke ordonne la mise en activité de la 1er cohorte sur toute la 10e Division Militaire.

Dans les Landes, les Basses-Pyrénées et les Hautes-Pyrénées, des nouvelles levées viennent compléter les anciennes Gardes Nationales en activité.

Le 1er juillet, le Préfet des Basses-Pyrénées Charles de Vanssay organise une Légion dans l’ancienne Navarre française (Saint Jean Pied de Port, Saint Etienne de Baïgorry). En Béarn, cette levée est moins rapide.

Cependant l’arsenal de Bayonne n’avait pas assez d’armes pour la levée des 30 000 conscrits et des Gardes Nationaux.

Fin septembre 1813, la cohorte des Landes arrive à Bayonne (sous le commandement de Dufau)

Dans les Hautes-Pyrénées, au mois de juillet 1813 est formée une cohorte de 800 hommes dont la moitié provenait du licenciement du bataillon d’élite. Le 24 septembre le Préfet des Hautes-Pyrénées Charles André d'Arbaud de Jouques avait une Légion de 1200 hommes.

Les cohortes de la 10e Division Militaire vont à Saint-Gaudens, Montréjeau, Foix, Auch et Perpignan

Le sénatus-consulte du 15 novembre 1813 ordonne le versement des Gardes Nationales des classes 1803-1806 dans la ligne. (voir conscription et difficultés de la levée de 300.000 hommes). Le décret du 9 décembre 1813 confirme le versement des Gardes Nationales dans la ligne.

Mais cette mesure est annulée, au moins dans certains départements sur les plaintes des préfets qui ne veulent pas voir leurs légions se détruire par l'effet de cette mesure.

Le 18 novembre 1813, Napoléon propose d’augmenter les cohortes sédentaires/urbaines pour la protection des places fortes et villes ouvertes. 

Le 18 novembre 1813, le général Coutard reçoit le commandement des gardes nationales du département des Basses-Pyrénées.

Aussitôt Coutard avait reçu l'ordre de se porter sur Navarrenx et d'y concentrer les cohortes qu'il a pu réunir pour défendre le gave d'Oloron. Il écrit au Général Gazan chef d'Etat-Major de l'Armée des Pyrénées:

"Je viens d'arriver à Navarreins, mais j'y suis seul. Je n'ai trouvé que les deux compagnies d'élite de Sauveterre réduites à quarante-cinq hommes pour la désertion."

"Les officiers m'ont assuré que tout le monde y serait. Je les crois de très-bonne volonté. J'attends aujourd'hui les cohortes de Pau que je laisserai dans les environs de Navarreins, celles d'Oloron seront au-dessus, et celles d'Orthez et Sauveterre se rendront jusqu'au confluent de la Soiron."

Les Chefs de cohortes sont Badet, de Mondran, Barbet, d'Etcheverry.

La Maréchal Soult écrit au préfet des Basses-Pyrénées le 20 novembre 1813 lui indiquant que dans les Basses-Pyrénées vers le 15 novembre 1813, 5 000 Gardes Nationanx armés de fusils de chasse ou de bâtons sont déployés le long de la Nive et de la frontière jusqu’à la vallée d’Aspe. Ce sont les Gardes Nationales sédentaires mobilisables par faction.

Le Préfet des Hautes-Pyrénées, D'Arbaud-Jouques, prit un arrêté le 25 novembre 1813 pour la création de 43 compagnies de grenadiers et de chasseurs de la Garde Nationale sédentaire dans les arrondissements de Bagnères et d'Argeles.

Préfet Pau le 27 novembre 1813 : Le noyau était les 600 Gardes Nationaux d’Etcheverry/Lalanne (haute vallée de la Nive) avec 600 basques des cantons de Mauléon et Tardets sous Dharempé.

Plus délicat pour le Béarn. Leur habit était composé d'un habit civil avec un collet rouge et pompom ajoutés à la veste et au béret.

Dans une correspondane du Préfet des Basses-Pyrénées à Clarke (corresp générale), il est demandé au Ministre la dissolution du bataillon d’élite pour fournir les cadres à la levée en masse.

Le 17 décembre suivant l’organisation se précise en cohortes de Grenadiers (pris parmi les plus imposés des villes qui s’habillent à leur frais), cohortes fusillers (hommes les plus aisés après la catégorie précédente), et compagnies d’artillerie des Gardes Nationales sont proposé à la défense des places fortes et des villes ouvertes.

Il est également précisé que ce sont 457 cohortes de Gardes Nationales qui sont créées pour remplacer les garnisons des places fortes et des villes ouvertes.

Suite au décret du 17 décembre 1813, 2 cohortes urbaines à Tarbes et Bagnères dans le département des Hautes-Pyrénées. Chaque cohorte se composait de 4 compagnies de 75 hommes. Ceux-ci étaient choisit parmi les propriétaires les plus imposés ou les négociants patentés. L'armement, l'habillement et l'équipement étaient à leur frais. Le 15 janvier, les 2 cohortes étaient sur pied (Correspondance D'Arbaud-Jouques au Ministre de l'Intérieur Montalivet). 

Un ordre du Maréchal Soult du 18 décembre / 27 janvier décide de la création de 2 centres de la levée générales des Gardes Nationales des Landes et Basses-Pyrénées à Dax sous Angot-Darsonval et à Sauveterre sous Coutard.

Le Maréchal Soult écrivait au Ministre de la Guerre Clarke de Bayonne le 25 décembre 1813:

"Le général de division Harispe est arrivé à Bayonne; je vais rétablir la 8e division d'infanterie et lui en donner le commandement. Elle sera composée des troupes du général Paris, ainsi que des 9ème, 25ème et 34ème légers.

Je mettrai aussi sous ses ordres les gardes nationales du département des basses-pyrénées qui sont employées à l'armée. Harispe commandera l'extrême gauche et je comprendrai dans son arrondissement la contrée de Saint-Jean-Pied-de-Port. Lorsque j'aurai reçu les généraux de brigade que j'ai demandés, je formerai sa division à trois brigades."

Le décret du 26 décembre 1813 crée des Comminssaires Extraordinaires issus des sénateurs ou conseillers d’état afin de faciliter la conscription de 1815, d'organiser la Garde Nationale et de faciliter la levée des impôts dans les départements du midi :

  • 10e Division Militaire (7 départements): Joseph Caffarelli
  • 11e Division Militaire (3 départements): Joseph Cornudet des Chaumettes

Le comte Caffarelli parcours en janvier les départements menacés (Gers, Hautes-Pyrénées).  Il fait une proclamation aux habitants de la 10ème Division militaire à Toulouse le 5 janvier 1814. Il fait une nouvelle proclamation à Tarbes le 24 janvier.

Au cours de la dernière semaine de janvier 1814, le général Coutard, commandant militaire du département des Basses-Pyrénées, envoie à Harispe 3 à 4 cohortes réunies à Pau (1 200 hommes) dont les chefs sont Badet, Mondran, Barbet et Etcheverry.

Soult demande le 1er février 1814 au Commissaire Extraordinaire Caffarelli de former des cohortes urbaines dans les principales villes de la rive gauche de la Garonne avec tous les hommes étant capables de porter une arme (moins élitiste que le projet de Napoléon).

Correspondance Grande Armée :

Gardes nationales levées dans le Midi, 1814 période du 27 janvier au 28 février :

11e Division militaire arrondissement de Laruns : 34 officiers 656 soldats

10e Division militaire

Hautes-Pyrénées : 2 bataillons 31 officiers et 1 185 soldats à Saint-Pé et Bagnères

Tarn et Garonne : 2 bataillons 29 officiers et 919 soldats à Tarbes et Montréjeau

Gers : 2 bataillons 25 officiers 816 soldats à Montgaillard et Saint-Girons

Ariège 2 bataillons 26 officiers et 751 soldats à Saint-Laurent et Tarascon

Aude 2 bataillons 28 officiers et 912 soldats à Collioure et Bellegarde

Pyrénées-Orientales : 28 officiers et 607 soldats à Prat de Mollo et Mont-Louis

Haute-Garonne : 3 bataillons 44 officiers et 1298 soldats à Bagnères, Saint-Béat et Aspet

Note : Ne prend pas en considération le département envahi des Basses-Pyrénées, ni les Landes qui a vu ses Gardes Nationaux se dispersait à l’approche de l’ennemi et ni la Gironde qui n’a jamais formé de Garde Nationale.

Les 7 départements de la 10e Division Militaire auraient dû fournir 12 légions de 18 000 hommes…

Le Général Coutard écrit à Gazan le 1er janvier 1814 pour lui signalé que fin décembre, dans le Béarn, 8 compagnie des cantons de Sauveterre, Salies de Béarn, Orthez n’alignaient de 350 soldats dont 26 enfants.

Le 8 janvier le colonel Lalanne avec les chasseurs basques d’Etcheverry et béarnais chasse les bandes de Mina de la vallée d’Ossès.

Le 17 janvier 1814 le commissaire extradordinaire Caffarelli écrivait au Ministre de l'Intérieur Montalivet:

  • Dans le département des Pyrénées-Orientales toute la population de 20 à 60 ans était portée sur les contrôles.
  • Le département de l'Ariège avait une Garde Nationale active de 1.200 hommes et sur le papier une Garde Nationale sédentaire
  • Le département de la Haute-Garonne avait des cohortes urbaines d’ancienne formation ainsi que des cohortes actives sur la frontière
  • Le département des Hautes-Pyrénées avait une Légion de 1.200 hommes et des cohortes urbaines à Tarbes et Bagnères.

Dans une correspondance de Galbois à Berthier à Toulouse le 23 janvier 1814 ce dernier annonçait que la Légion du Gers dont les 2 cohortes occupaient Foix et Saint-Girons comptait sur 1 200 hommes dont 800 conscrits appelés.

Le Général Coutard des Basses-Pyrénées, après avoir fourni son contingent sur les 300 000 hommes, plusieurs cohortes de Gardes Nationales et 100 canonniers à Navarreinx, il formait 6 nouvelles cohortes pour la police des places fortes. Coutard assurait 1 200 hommes au corps d'Harispe et 400 dans les vallées menacées. Mais c'était la limite "S'il en faut davantage je crains que le découragement et même le désespoir ne s'en mèlent" (27 janvier 1814).

Le Préfet des Hautes-Pyrénées annonce à Harispe 29 janvier 1814  que 3 000 à 4 000 hommes étaient disponibles fin janvier 1814.

Caffarelli annonçais à Montalivet le 1er février qu'il n'y aurait pas d’autre mesure tant que l’invasion serait « douteuse ».

Le 1er février 1814 le Maréchal Soult demande au commissaire extraordinaire Caffarelli l’autorisation d’étendre la Levée en Masse en appelant aux armes 2 ou 3 Légions par département au fur et à mesure de la retraite de l’armée (Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées, Gers, Haute-Garrone, Ariège, Pyrénées-Orientales). La levée en masse correspondant à l'appel du deuxième ban de la Garde Nationale (catégorie des pères de famille encore intacte).

Dans sa correspondance au Ministre de la guerre 1er février 1814 depuis Peyrehorade, le Maréchal Soult indique la compositopn de la 8ème division du Général Harispe :

  • 1e brigade Paris
  • 2e brigade Dauture
  • 3e brigade Baurot
  • 4e brigade Coutard (Gardes Nationales)

Il indique aussi à cette même date au ministre "Ne pouvant détacher beaucoup de troupes régulières, j'ai ordonné au Gal harispe de mettre aux ordres du Gal Paris, deux ou trois cohortes de gardes nationales des basses-pyénées et la valeur de deux bataillons d'infanterie ce qui fera à-peu-près 3 mille hommes pour aller porter des secours à Jaca".

Le 7 février Soult écrivait à Clarke à propos du colonnel Lalanne, commandant le régiment des Gardes Nationales des Basses-Pyrénées : "Il donne tous les jours à la tête de ses troupes des preuves de zèle, de bravoure et d'intelligence dont V.E a pu remarquer les effets dans mes rapports".

Caffarelli prend un arrêté à Foix le 8 février 1814. Il avait mis de côté les demandes de Soult faute de fusils et d’argent et limita sa tâche aux cohortes levées par le décret du 5 avril 1813.

Dans cette même ville, Caffarelli prend un autre décret le 8 février 1814 en faisant ouvrir dans les communes des registres d’enrôlement dits volontaires sur lesquels le maire avait obligation d’inscrire 3 hommes par 1 000 habitants parmi ceux qui n’étaient pas compris dans les conscriptions antérieures à 1815. Les communes étaient chargées de l’habillement et de l’armement et le préfet de l’emploi de ces forces.

Quand les cohortes se remplissaient la conscription et la désertion en diminuaient les effectifs. La 10ème Division militaire avait réussi à lever 7 légions qui appartenaient à la levée de 300 000 hommes.

Pour la levée en masse, le Général Coutard arrive à mettre sur pieds 3 500 hommes. "Les conscrits partent avec résignation" (lettre du 14 févier).

Le Maréchal Soult dans une lettre au Ministre de la Guerre à Clarke le 16 fevrier 1814 relate qu'il a décidé de réunir à Tarbes sous les ordres de Maransin 7 000 à 8 000 hommes comprenant toutes les Légions disponibles de la 10ème Division Militaire ainsi que 1 200 gendarmes appelés d’Auch avec 600 conducteurs d’artillerie transformés en fantassins.

Mais le général Caffarelli arrête les Légions de l’Ariège et du Gers, les gendarmes sont appelés à la Grande Armée et les conducteurs d’artillerie sont placés dans la cavalerie. Il ne restait qu’à Maransin qu’un détachement du 22e chasseurs, la Garde Nationale des Hautes-Pyrénées et une cohorte du Tarn et Garonne pour garder la route Pau-Tarbes. De même le Maréchal Suchet à l'Armée de Catalogne ne peut pas se faire dépouiller des cohortes qui protègent son secteur.

Harispe réclamait selon les ordres de Soult le tiers de la levée en masse 1 000 à 1 500 paysans en sabots/bérets qu’il était difficile d’armer et cela resta sans suite.

Sur le combat de Garris le 15 février, le Préfet des Basses-Pyrénées écrivait : "Ces mêmes gardes nationaux se sont parfaitement conduits aux combats de Garris. On m'assure qu'on en a vu combattre corps à corps avec l'armée ennemie."

Le 17 février 1814 Harispe écrit au Préfet des Basses-Pyrénées que lors de la retraite sur les Gaves Soult voulait faire de Pau le point de rassemblement de la population armée du deptartement pour garder les ponts et les gués. Ce initiative resta sans suite.

Le même jour (17 février) la Division Harispe bat en retraite à Arriverette sous la protection du régiment des Gardes Nationales des Basses-Pyrénées.

Le 19 février le Maréchal Soult écrivait : "Il y a huit jours Harispe avait 3.000 hommes de gardes nationales du département. Il lui en reste à peine 500, dont 150 dans la vallée de Baïgorry."

Le 20 février Sous-préfet d'Orthez écrivait : "Notre cohorte se rassemble aujourd'hui et elle va faire, d'ordre de M. le colonel commandant le quartier général, le service de la place."

Harispe à Soult le 26 février (la veille de la bataille d'Orthez)

"Nous n'avons plus besoin de nos munitions pour nos gardes nationales, une terreur panique s'est emparées d'elles; chacun s'est retiré chez soi, abandonnant ou emportant ses armes. La 3e Légion était réunie à Artix avec ordre de rendre les gués impraticables. La défection a été complète ; le colonel étant resté seul et ne voyant plus aucune utilité à sa présence et rentré chez lui".

Les gardes nationaux de l’arrondissement de Mauléon se replièrent sur Tardets, sous prétexte de ne pas compromettre les habitants en défendant la ville. Une patrouille de cavalerie anglaise qui se présente comme l’avant-garde d’une division de 6 000 hommes entre dans Mauléon, où des rafraichissements leurs furent offerts.

Afin de protéger Pau où la Garde Nationale des Basses-Pyrénées a disparu, le 22ème chasseurs et la Légion des Hautes-Pyrénées restèrent jusqu’au 28 février.

Le préfet des Basses-Pyrénées de Vanssay écrivait de Pau le 26 février 6 heures du matin au Maréchal Soult:
« ... J'étais parvenu avec bien de la peine à réunir ici quelques milliers de gardes nationaux; au premier faux bruit, qui s'est répandu, ces misérables se sont lachement enfuis, quelques efforts que M. le général Coutard ait faits pour les retenir... Cette malheureuse désertion m'a fort affligée....»

Le même jour le général Coutard, commandant la subdivision des Basses-Pyrénées écrivait au général Harispe à 10h30 du matin :
«  Nous n'avons plus besoin de munitions pour nos gardes nationales : une terreur panique s'est emparée d'elles; chacun s'est retiré chez soi, abandonnant ou emportant son arme... »

Le 27 février le Général Coutard écrit au Maréchal Soult:
"L'inutilité des gardes nationales ou leur défection m'a fait rassembler les officiers qui me sont restés pour les engager à s'organiser en partisans, afin de harceler l'ennemi, d'arrêter ses convois et de lui faire enfin la guerre à l'espagnole. Plusieurs ont adopté ce parti: je vous prie de leur donner des patentes en blanc; bien certainement ils auront des imitateurs, et le plus petit soin fera rassembler tout le monde pour tomber sur l'ennemi, tantôt réunis, tantôt isolément."

Le 28 février à Pau le Préfet de Vanssay écrivait:
"Nous n'avons dans cette ville qu'une légion de 1.200 gardes nationaux d'élite du département des Hautes-Pyrénées, 200 chasseurs à cheval et quelques centaines de paysans que je suis parvenu à rassembler et à armer mais dont on ne peut rien attendre. "

Le Préfet des Hautes-Pyrénées, quant à lui, demanda aux maires de conduire les Gardes Nationaux à Tarbes avec un sac quelconque, un chapeau et un béretUne légion de 1 200 hommes se leva à Tarbes, mais dès que l’armée retraita, la désertion commença. Le général Wouillemont commandant le département des Hautes-Pyrénées conduisit à l’armée une poignée de Gardes Nationaux du département qui lui était restée fidèle.

Au 1er mars 1814, les places fortes composées de divers détachement hébergées:

  • 78 hommes de la Compagnie d'artillerie de la Garde Nationale des Basses-Pyrénées à Navarrenx
  • 805 hommes de la Garde nationale des Basses-Pyrénées (1ère et 2ème cohortes) à Saint-Jean Pied de Port
  • 9 hommes de la 1ère cohorte de la Garde Nationale des Hautes-Pyrénées à Lourdes

Le 1er mars, Comte Cornudet (commissaire extraordinaire pour la levée en masse de la 11ème division militaire écrivait:
"Le département des Basses-Pyrénées où chaque habitant a le caractère français en est la preuve, la levée en masse est impuissante contre les corps réguliers. Les premiers bataillons des gardes nationales qui, lors de la retraite de l'armée d'Espagne, ont été levées dans ce département, ont rendu des services signalés. Ils ont combattu vaillamment. Mais ils combattaient dans des défilés qu'ils commandaient avec avantage. Mais c'étaient des bataillons d'élite ainsi qu'ils en avaient la dénomination. Ils étaient composés en grande partie des dépôts des classes de conscription. Et les levées de 30.000 et 300.000 hommes les ont réduits au néant en appelant dans les rangs de l'armée active les individus de ces classes qui ont été épuisées. Les nouveaux bataillons de la levée générale, d'ailleurs mal armés, n'ont tenu nulle part."

Dans le Gers, le Préfet Henri, Géraud, Julien Bessières n’arrive pas à lever les 2 Légions supplémentaires demandées par Soult pour contrer l’ennemi dans son expédition sur Bordeaux.

Mais la Garde Nationale sédentaire se mit toute seule sur pied pour se protéger des pillages de l’armée française (Lettre du Préfet le 13 mars)

L’unique Légion active du Gers avait la taille d’une compagnie.

Le 15 mars Montalivet écrivait  à Clarke le 15 mars 1814 qu'il proposait aux préfets du Midi de lever 2% de la population de chaque département pour compléter les cohortes sédentaires.

Le 22 mars à Martres-Tolosane, le Maréchal Soult écrivait au Ministre de la Guerre Clarke : "Une Légion des Hautes-Pyrénées, forte de 600 hommes, qui était employées à la garde du parc, est entièrement dissoute; ce matin il n'y restait que 30 hommes, les autres sont rentrés chez eux."

Le 26 mars à Toulouse le Maréchal Soult ordonnait la mise en état de siège des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, l’Ariège, la Haute-Garonne, le Tarn et Garonne et la Gironde et l’organisation de « masse d’insurrection » conformément aux décrets. Cette initiative resta sans suite.

Le 31 mars Caffarelli prenait un arrêté lui permettant de lever en Haute-Garonne 2 bataillons de Gardes Nationaux célibataires et veufs ou mariés sans enfant avec la faculté de se faire remplacer pour 150 Francs.


Les Chasseurs des Montagnes

Le 25ème Léger reçut, suite à un décret du 14 décembre 1813, cinq compagnies des troupes préfectorales du 3ème Bataillon des Chasseurs de Montagne (BCM) le 31 décembre 1813 à Saint-Jean Pied de Port. Ces troupes sont versées dans un nouveau bataillon créé à cet effet; le 5ème bataillon qui deviendra le 6ème par la suite. La veille de la bataille d'Orthez, un bataillon ce régiment est détaché vers Pau (Ordre du Maréchal Soult au Lieutenant-Général Reille).

Le 6ème bataillon du 28ème Léger est créé avec les cinq compagnies du 2ème BCM provenant des troupes de la garnison de Jaca ramenées en France par le général Paris. Ces troupes ariégeoises feront partie de la garnison de Navarrenx lors du siège de celle-ci. Le reste du 2ème BCM (les 3 premières compagnies) qui retourna en France  après la capitulation de la place forte de Jaca est de suite dirigé vers Bordeaux jusqu'à l'échange de prisonniers espagnols convenu lors de la capitulation de la garnison (Lettre du Maréchal Soult au duc de Feltre le 22 février 1814).