Bataille d'Orthez - 27 février 1814

 

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Témoignages sur la bataille d'Orthez

 

Sir Harry Smith
"Major de Brigade" au sein de la 2ème Brigade de la Division Légère (Barnard)

Campagne de 1814 : Bataille d'Orthez-anecdote de Juana Smith. 

« Du Château du Castilleur nous sommes entrés davantage dans les montagnes à l'arrière et vers la gauche d'Ustaritz, où nous n'avons jamais vu l'ennemi [janv. 1814]. Notre temps s'est passé en chassant et en explorant les montagnes. Tandis que nous étions en cette position, le fourrage était très rare, et nous avons coupé des ajoncs-buissons très petits pour faire du foin. Il est étonnant comment il était accepté par les chevaux. Les indigènes l'emploient de la même manière pour leur bétail.

Nous sommes restés dans cette position jusqu'à fin février, quand nous nous sommes déplacés, atteignant Orthez sur la 26. Ici, notre Division a eu une des escarmouches les plus marquées dans une ville que je n'ai jamais vue. Orthez est situé des deux côtés du Gave de Pau et a un pont, que l'ennemi a tenu avec la grande jalousie. Dans l'après-midi, le duc et son état-major s sont montrés. C'était son intention de devoir combattre cet après-midi si la 3ème Division pouvait arrêter sur sa position à temps. J'ai entendu le duc dire, «Très bien, Murray, si la Division n'arrive pas à temps, nous devons retarder l'attaque jusqu'à demain. Cependant, je dois dormir.» Il plia son petit manteau blanc autour de lui, et se coucha en disant, « Appelez-moi à temps, Murray.» Murray réveilla le duc en disant «il est trop tard aujourd'hui, monseigneur.» «Très bien, alors, mes ordres restent bons pour demain.».

À la nuit tombée, nous avons retiré tous nos postes d'Orthez sauf un piquet près du pont dans la ville, et au levé du jour [le 27 fév.] nous avons traversé un ponton au-dessous d'Orthez, et avons marché sur un terrain difficile. Nous avons vu l'ennemi dans des positions très fortes, du fait de l'altitude et la nature du terrain, qui étaient parsemé de grands talus et fossés, alors que les propriétés du terrain étaient admirablement calculées pour une défense vigoureuse. Comme nous nous déplacions sur la droite de la 3ème Division, Sir Thomas Picton, qui était toujours prêt à trouver à redire à propos de la Division Légère, s'approcha du colonel Barnard. « Quel diable êtes-vous ? » connaissant Barnard intimement. « Nous sommes la Division légère. » « Si vous êtes la Légère, monsieur, je souhaite que vous déplaciez peu un plus rapidement » dit-il dans une tonalité plus amère et plus sarcastique. Barnard dit très froidement, des « C'est Alten qui commande. Mais la marche de l'infanterie est assez rapide, et vous ne pouvez pas accélérez le pas de la tête de la colonne sans faire des dommages à l'ensemble. Partout où la 3ème Division est, Sir Thomas, nous serons à nos places, vous pouvez y compter. » 

Nous avons été bientôt engagés, mais moins de temps que les troupes à notre droit et à notre gauche. Je n'ai jamais vu le feu français ainsi dur que ce jour, et nous ne faisions aucune réelle avancée, quand le Duc se montra, et ordonna au cinquante-deuxième régiment de se former en ligne et d'avancer. Le bataillon était fort de sept cents soldats expérimentés. Il s'est déployée en ligne comme le rouage d'horloge, et a avancé, soutenu par des nuées des tireurs d'élite (tirailleurs ?). C'était l'assaut le plus majestueuse que je n'ai jamais vu. Les français, voyant cette ligne avançait tellement sûre d'elle, étaient horrifiés; leur feu, qui était terrible au début, a régulièrement diminué pendant que nous nous approchions. Les Divisions sur notre droite et sur notre gauche également progressées. La bataille était gagnée. 

Dans cet assaut le cinquante-deuxième avait souffert considérablement. L'actuel duc de Richmond, à l'époque Lord March, capitaine dans le Corps, a reçu une blessure grave sur le côté ; la balle le gêne toujours. Le Duc lui-même a également eu une fissure sur son genou, qui l'a rendu boiteux pendant plusieurs jours. Quand Sir March était à terre après l'attaque, je suis allé chercher Maling, chirurgien du cinquante-deuxième régiment. Dès qu'il est arrivé, à ma grande horreur, il a poussé son index dans la blessure pour tracer la course de la balle. À ce moment, s'approchèrent Lord Fitzroy Somerset, et le frère de Lord March, Lord George Lennox, terriblement affectés, croyant la blessure mortelle. Lord March dit, « Maling, dites-moi si je suis mortellement blessé, parce que j'ai quelque chose je souhaiter confier à George. » Maling dit, « si vous vous tenez tranquille, vous irez très bien. » Maling ne le pensé pas vraiment ainsi. Cependant, Lord March fit un rétablissement miraculeux. Je n'ai jamais connu de plus jeune, calme et brave camarade. En ces jours, il ne se serait pas opposé à son aimable "patron", le Duc, comme il le fit plus tard. Que chaque individu et chaque homme puisse exprimer sa pensée selon sa conscience, je le désire sincèrement ; sauf, que le Duc de Richmond, il s'est opposé à la politique du Duc de Wellington en y vouant plus une hostilité personnelle que politique. Chaque admirateur de Lord March dans l'armée, et il en a eu beaucoup, a déploré le parcours qu'il a suivi.

Mais revenons au combat. Nous avons mis l'ennemi dans la plus grande confusion avant nous. À cette occasion, j'ai littéralement perdu un bataillon de ma brigade, le 1er Cazadores, depuis deux jours, ils sont allés se mélanger à la 6ème Division. La nuit je les ai trouvés, après beaucoup de diligence, mon général de brigade, Barnard, et moi-même sommes entrés dans une petite sorte d'auberge, gardée par un vieux soldat handicapé par les campagnes italiennes de Bonaparte. Il n'avait pas été nécessaire de lui dire les besoins d'un soldat, mais par habitude et de la sympathie il se tourna comme un « bon gars » pour nous faire cuire un dîner. Comme il était dur au travail, il a dit à Barnard, « Ah, les Français ne sont pas toujours victorieux, et je vois que la guerre est [n'est pas] maintenant ce qu'elle était quand je servais. La cavalerie cède d'abord, puis vient l'artillerie, et suit alors l'infanterie dans le désordre. » Il est devenu au cours de la soirée très éloquente grâce à son propre vin, et nous a dit quelques histoires très amusantes. Le matin suivant, quand Barnard lui a payés tout ce qu'on avait consommé, il était parfaitement abasourdi. Je n'oublierai jamais son étonnement ou son «Eh bien ! Monsieur, comme vous voulez.» 

Les bagages nous ont atteints tôt le jour suivant [le 1er mars], et l'après-midi nous avons traversé à gué l'Adour, qui était profond, rapide, et large. Mon épouse s'était promenée à cheval sur le champ de la bataille, et l'avait décrit comme couvert de morts, mourants, et blessés. Elle a observé un nombre extraordinaire de blessures à la tête. C'était dû au fait que, en raison de la protection des hauts talus précédemment décrits, la tête seulement était vulnérable ou exposée. Elle a vu un excellent et brave artilleur avec ses deux bras arrachés, qui raconta que cela s'était passé lorsqu'il avait enfoncé la charge dans son propre canon. Elle lui a offert tout qu'elle a eu à manger et à boire, mais il a de manière dédaigneuse tout refusé.
Le même après-midi nous avons fait une longue et rapide marche sur Mont de Marsan, où une Division de cavalerie et maréchal Beresford et son état-major nous avaient précédés. Nous n'avons atteint Mont de Marsan que quelques heures après l'obscurité. »

 

Sources :  "The autobiography of Lieutenant-General Sir Harry Smith, baronet of Aliwal on the Sutlej, G.C.B.." (1902)