Bataille d'Orthez - 27 février 1814

 

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Témoignages sur la bataille d'Orthez

 

Récit anglais : Mémoires du Capitaine Batty (1823)

« Les manoeuvres magistrales du Marquis de Wellington avaient complètement coupé les communications de l'armée du Maréchal Soult avec Bayonne; comme nous l'avons déjà relaté, le 25 février, cette clef importante du Sud de la France était totalement investie par Sir John Hope. L'achèvement du grand pont sur l'Adour en aval de Bayonne permettait non seulement les communications nécessaires entre les troupes des deux rives, pendant le siège de la ville, mais ouvrait aussi une voie ininterrompue dans la direction des grande routes de la rive droite, qui facilitaient l'approvisionnement de l'armée ainsi que ses mouvements vers l'intérieur de la France. Il était ainsi inutile d'emprunter les mauvais chemins qui traversaient les gaves et les petites rivières tributaires de l'Adour, dont tous les ponts importants avaient été détruits. L'avance triomphale du Maréchal obligea à sépare le gros de l'armée des Alliés d'avec son aile gauche; celle-ci devint un corps de troupe distinct agissant désormais d'une façon absolument indépendante contrairement aux opérations précédemment décrites. Il n'est pas dans notre intention d'entrer de menus détails au sujet des mouvements de cette partie de l'armée qui fut dirigée personnellement par le Marquis de Wellington, depuis lors jusqu'à la fin de la guerre. Un bref compte rendu de sa marche ainsi que des batailles qu'il gagna suffira pour rappeler au lecteur les événements contemporains de cette brillante campagne, qui ne se termina que par la paix générale en Europe. Le 23 Février, le Maréchal Beresford avec les divisions des Généraux Cole et Walker et la brigade de Cavalerie Légère du Colonel Vivian attaqua et repoussa l'aile droite de l'armée du Maréchal Soult hors de sa position à Hastingues, sur la rive gauche du Gave de Pau. Le lendemain, le Marquis de Wellington ordonna le passage du Gave d'Oloron à l'aile droite commandée par Sir Rowland Hill; elle était constituée par la 2ème division, par la division légère et par les Portugais du Général Le Cor, à Villenave. Pendant ce temps Sir Harry Clinton traversait au-dessous de Montfort avec la 6ème division. Le Général Murillo entreprenait au même moment le blocus de Navarrenx, à l'extrême droite. Pendant ces opérations l'attention de l'ennemi ne cessait d'être attirée par la 3ème division de Sir Thomas Picton, qui menaçait Sauveterre. Etant tournée par le Passage du Gave d'Oloron, la gauche de l'armée Française se retira, au cours de la nuit, à Orthez derrière le Gave de Pau et s'installa sur une très forte position, son aile gauche, commandée par le Général Clausel, trouvant son point d'appui sur le Gave et dans la ville d'Orthez, son centre aux ordres du Comte d'Erlon sur des hauteurs en arrière et à droite; quant à son aile droite, elle s'étendait sur la colline située derrière le village de Saint Boès également occupé. La division du Général Harispe constituait la réserve légèrement en arrière au travers des grandes routes de Bordeaux et de Toulouse. Le 26, le Maréchal Beresford franchit le Gave de Pau et, le 27 au matin le Marquis de Wellington ordonna d'attaquer les positions ennemies. L'aile gauche, comprenant la 4ème et la 7ème divisions ainsi que la brigade du Colonel Vivian, reçut, comme objectif l'aile droite Française à Saint Boès. Le centre comprenant les 3ème et 6ème divisions avec la brigade de Cavalerie Légère de Lord Edward Somerset fut dirigée contre le centre et la gauche, tandis que Sir Rowland Hill traversait la rivière en face de la gauche des ennemis et tournait le flanc de leur position. Au cours de ces attaques toutes les troupes firent preuve de la plus grande bravoure. L'ennemi défendit le terrain avec ténacité; dans sa résistance aux attaques bien engagées et fougueuses des Alliés il fut plus que courageux. A la fin cependant, la pression continue de nos hommes fut couronnée de succès. Le Maréchal Soult poursuivit sa retraite vers Saint Sever, ramenant ses divisions dans un ordre parfait et disputant chaque parcelle de terrain. Mais la progression de Sir Rowland Hill sur une ligne parallèle, menaçant l'arrière-garde ennemie, mit fin à la retraite ordonnée des Français, dont, maintenant, les colonnes cherchaient à se sauver dans une fuite précipitée. Beaucoup jetaient leurs armes; tous cherchaient à atteindre vite Sault de Navailles avant les Alliés qui s'efforçaient d'y parvenir assez tôt pour couper leur retraite. Avec la Cavalerie Légère, Sir Stapleton Cotton serrait de prés l'arrière-garde Française, qui, cependant passa le Luy de Béarn, rivière coulant devant Sault, avant que Sir Rowland Hill ait pu la rattraper. Là, la poursuite cessa. Il ne fut pas possible d'estimer l'importance des pertes de l'ennemi. Six pièces de canon furent prises ainsi qu'un grand nombre de prisonniers. Les désertions prirent beaucoup d'extension; de nombreux soldats Français jetèrent leurs armes. Le pays était couvert de morts et de blessée. Nos morts furent d'environ 180 et nos blessés de 1.200. »

Source : "Campaign of the left of the allied army, in the Western Pyrenees and south of France, in the years 1813-14 under field-marshal the Marquess of Wellington." Captain Batty, of the first, or grenadier, guards, f.r.s.; member of the imperial Russian order of St.Anne.